Le lundi, j'exige que l'on me fasse une couronne tressée, obligatoirement;
Le mardi, je ne parlerais à quiconque si je n'ai pas une robe bleue et blanche;
Le mercredi, je ne porte plus mes boucles d'oreille de grenat, et met spécialement pour ce jour une paire en diamant;
Le jeudi, je m'achète toujours une nouvelle paire de chaussures que je met aussitôt jusqu'au prochain jeudi;
Le vendredi, je dois être décorée de la plus belle rose du jardin;
Le samedi, je met le collier que portait ma mère, car le 6e jour est toujours important;
Pour la fin, le dimanche, je ne fais rien, car je sais qu'une autre longue semaine m'attend.

Telle est la doctrine de la Reine habillée de rouge et d'orange en dehors du mardi, les cheveux blonds et lâchés en dehors du lundi et les oreilles décorées des plus beaux grenats excepté le mercredi, faisant un joli contraste avec ses yeux orangés. Personne au palais ne pouvait nier sa beauté juvénile et son aura distincte, qui selon certains suffisait à faire d'elle déjà une Reine. Elle avait toujours quelques manières, et son menton était généralement levé, pour elle, baisser la tête en publique était inacceptable; puis il lui fallait bien hausser un peu la tête, pour regarder tout ses gens pour la plupart plus grands qu'elle. Car la Reine était petite, mais jeune aussi. Dans un monde où la vieillesse n'est presque qu'une chimère, 22ans pouvait presque être l'équivalent d'un âge pour enfant, surtout pour une Reine qui vient à peine de prendre le pouvoir et les rênes d'un Royaume.
Tout chez elle pouvait nous rappeler une enfant qui voulait se donner des airs de grande demoiselle. Elle était maniérée, mais ne pouvait s'empêcher de sourire comme une petite fille quand son humeur n'était pas au caprice ou parfois se retrouver accompagnée d'un lapin blanc en peluche. On avait même changé sa couronne pour sa petite tête, celle d'avant ne faisait que glisser et la pauvre petite Reine ne passait plus que sa vie à poser sa main dessus pour éviter de la voir tomber et se casser.
Tout chez elle nous rappelait une petite fille, sans conteste.

Les gens qui peuvent ou ont la chance de voir la Reine diront souvent qu'elle est toujours d'une humeur légère et agréable, que c'est une adorable jeune fille, complètement attachante. La Reine parait toujours épanouie, enfantine et souriante, cela peut conquir quiconque pouvant la voir. On s'y attache facilement, peut-être car elle a l'air complètement insouciante et facilement brisable.
Il est vrai que c'est totalement une enfant, et de plus, attachante dès le premier coup d'oeil... mais pas forcément adorable tout les jours. Elle est capricieuse et exigente, accepte difficilement les refus et n'en fait qu'a sa tête. Elle est certes souriante et enfantine, mais un acte susceptible de lui déplaire effacerait tout sourire et sa voix fluette deviendrait persuasive et menaçante. Elle ne pense jamais à mal, mais elle reste insupportable par moment. Comme tout enfant, elle a sa naïveté et sa part d'égoïsme Elle peut s'attacher à une personne sans importance et tout lui accorder : même lui éviter de subir ses caprices. Elle a toujours la tête ailleurs et n'est jamais concentrée sur le sujet qui lui ait proposé, elle préfère que l'on s'intéresse aux sujets qui l'intéresse elle et est plutôt douée pour les changements de sujet, qui sont pourtant brutaux.
Selon elle, si elle est heureuse, tout le monde l'est. D'un égocentrisme incroyable, c'en est presque abject; avant de se soucier de quoique ce soit qui s'intéresse à quelqu'un d'autre, il lui faudra toujours un présent pour qu'elle accepte d'un peu plus se concentrer sur le sujet. Mais apparemment, ses sourires et sa joie habituelle savent chasser tout ces défauts pour certains; car malgré son esprit totalement pourri, elle gardait cette étrange aura de noble.
La Reine est de plus, rongée par une peur de grandir. Elle préfère les visages enfantins, souriants, jeunes et les esprits immatures, la pire chose qui pourrait lui arriver selon elle... C'est d'être adulte.

La belle est née ici, et la belle vie lui était déjà promise ; jamais de rien ne manquera Médélise, tout ce qu'elle voudra, elle l'aura et tout ce qu'elle ne voudra pas disparaîtra de sa vie. C'est comme ça qu'on avait prévu de faire marcher le truc, et jusqu'ici, ça marche pas si mal. Bambin, ce n'était pas vraiment le plus beau des enfants, même si bien entendu, il était interdit de l'affirmer aussi promptement. Le corps difformé par les bourrelets, le nez légèrement crochu et des yeux oranges qui auraient pu être magnifiques sur un joli petit corps, rajoutant dans ce cas-ci au contraire un air de p'tit monstre. P'tit monstre pas très craquant. Tout le monde pouvait s'attendre une hideuse petite fille, une reine sans prestance et sans beauté, et imaginez l'horreur même de cette pensée. Un souverain se doit d'avoir charisme et au moins, une légère beauté. Catastrophe.
Hors, grandissant, la petite devenait de jour en jour plus belle, et son expression toujours guillerette la rendait encore plus angélique et craquante. Malheureusement, il y eu peu d'autres choses à raconter, à part cette transformation presque étonnante et inespérée. La petite fille pouvait toujours régler ses problèmes, que ce soit grâce à ses crises de nerfs agaçantes qui faisaient reculer les autres ou ses ordres de les régler qui se trouvaient toujours accompli. A son adolescence, la princesse garda toujours des rondeurs de l'enfance, et ses crises de jeune fille mal dans sa peau la rendait encore plus agaçante qu'autrefois. Malgré le fait qu'elle gardait ses airs juvéniles, elle, voyait son visage vieillir selon elle, et se sentir approcher l'âge adulte l'angoissait de plus en plus conséquemment, lui devenant une anxiété obsédante. Ainsi l'histoire de Médélise ne se concentra que sur son physique et sa beauté, sûrement car elle n'avait rien à faire d'autre pour lui faire penser à autre chose. Elle avait, et a, peur des rides. Mais aussi de la maturité, qui lui demanderait sûrement de trop s'impliquer pour son royaume. Car elle, occupée par ses sujets ? Quelle vaste blague ! Elle boit toujours très bien son thé horriblement sucré sans même se rendre compte qu'en bas, un conflit n'éclate rien que pour elle !