Le soleil, quelque chose que les habitants avaient eu le temps d'oublier durant l'hiver. Une journée ensoleillée, particulièrement chaude, avait commencée. Les habitants dormaient encore, mais lorsqu'ils se réveilleront, ils auront, comme depuis plusieurs semaines, une journée de mars particulièrement agréable.
Je m'étais réveillée à environ jour + 1h et demie mais, les journées étant plus longues, ça me paraissait encore trop tôt. Je n'arrivais pas à me rendormir, pas grave, je n'avais qu'à me promener un peu avec Candy ! Je mangeais et sortais, d'ailleurs, elle était où, Candy ?
Raaaah ! "Soleil", ils avaient tous ce mot à la bouche, c'était devenu impossible de parler d'autre chose ! Et moi qui voulais seulement les saluer… Enfin, tous, je ne savais pas, puisque je ne l'avais pas vue, elle. J'espérais d'ailleurs que le soleil ne l'avait pas trop énervée, elle serait capable de ne pas m'attendre pour massacrer des Contres ! Je marchais aléatoirement, bousculant quelques personnes au passage. Mais elle était où ?!

-Salut Cherry ! Je t'ai cherché partout !

Ah ! Elle était là ! Mais je ne pouvais pas lui dire que je la cherchée, cela aurait fait "mère poule" !

-Ah ! Salut…je… J-
-J'ai une surprise pour toi !

Elle m'avait coupé la parole ?! Mais elle avait une surprise… Elle était pardonnée !

-Vraiment ? Et en quel honneur ?
Je lui souriais et ne voulais pas avouer que j'étais impatiente de savoir de quoi il en retournait, cela aurait fait gamine !

Candy avait coupé la parole à Cherry, ce n’était pas du tout volontaire, elle était seulement terriblement impatiente de lui montrer sa surprise. Elle eu peur que Cherry le prenne mal, la connaissant, mais se rappela que Cherry ne s’énervait pas souvent pour des choses comme ça avec elle –contrairement à n’importe quel habitant d’Underground. Mais la jeune fille était contente de voir de la surprise et de la curiosité sur son amie.

-Vraiment ? Et en quel honneur ?

En quel honneur ? Candy n’en avait aucune idée. Il n’y avait aucunes festivités dans les jours proches, alors elle n’avait pas d’excuses à ce niveau. L’anniversaire de Cherry était en août, cela faisait un peu tôt pour un cadeau anticipé.

-Pour … euh …

« Tes actions de Pour exemplaire » ? « Ton merveilleux maniement de katana » ? « Ta présence à mes côtés » ? Rien ne convenait à Candy, alors elle dit simplement :

-Parce que je t’aime …… ?

Sa voix était légèrement hésitante sur la fin, mais cela était à peine audible. Elle sortit le ruban rouge de sa poche et le présenta à son amie.

-Surprise ! Et t’as vu, il s’accorde super bien avec le mien, de ruban !

Candy semblait un peu perdue après ma question, peut-être était-ce simplement par plaisir !

-Pour … euh …

Effectivement, il n'y avait aucune raison particulière, quel imbécile je fais !

-Parce que je t'aime …… ?
-Je… eumh… je…. M-…. Merci ……?

Je bafouillais ces quelques mots et rougissais surement à la fin de ma phrase. Ma voix avait perdue l'assurance que je lui donnée habituellement mais, comment répondre à cela ?
Heureusement, Candy enchaina

- Surprise ! Et t’as vu, il s’accorde super bien avec le mien, de ruban !
-E-effectivement ! C'est vraiment un cadeau fabuleux, que tu me fais !


J'étais toujours hésitante sur le début, mais un sourire sorti naturellement lorsque je prononçais ces mots.

-On continue de parler à l'ombre ?

Candy sourit tout en se retenant de rire devant la gêne de son amie. Cherry n’était pas souvent embarrassée, c’était une personne sûre d’elle, alors la voir ainsi, hésiter sur les mots et rougir jusqu’aux oreilles, ça éclairait la journée de la jeune fille ! Si on pouvait l’éclairer plus, car depuis que la Spicy était levée, chaque seconde était agréable et ensoleillée.
Mais l’enfant au ruban orange sourit franchement, non plus pour réprimer un éclat de rire mais par plaisir, devant la réaction de Cherry. Cela lui faisait plaisir. Et c’était tout ce qui comptait.

-Met-le, avant tout !

Elle avait dit cela en protestant légèrement, comme si elle était froissée alors que c’était une plaisanterie. Son amie le savait très bien, car quoique fasse Candy, Cherry décryptait toujours ses expressions !
Une fois le ruban neuf dans les cheveux de feu, Candy retrouva son large sourire qui habitait la plupart du temps son visage et répondit, enfin, à Koe.

-Je te demanderais bien où, mais tu vas répondre « Comme tu veux ». Alors allons où je veux !

Sur ses mots la jeune fille se retourna et partit vers la droite. Elle savait qu’elle serait vite rattrapée et suivie.

Mon interlocutrice souriait et un pétillement dans ses yeux m'indiquait son amusement. Son amusement face à quoi ? Qu'est-ce qui pouvais être si drôle mais également gênant ou blessant pour qu'elle se retienne de montrer cette éruption de joie ? Etait-ce mes hésitations si peu habituelles qui amusaient mon amie ? Certainement que oui. De toutes manière, j'avais décidée de reprendre de l'assurance pour ne pas me ridiculiser plus que ça, et ceux même s'il ne s'agissait pas de ça.

-Met-le, avant tout !

C'était une bonne idée et bon nouveau sujet.

-Tu peux me l'attacher ? lui demandais-je en ôtant mon couvre-chef et regroupant ma crinière avec mes mains.

Ainsi attachés, mes cheveux devaient être plus brillants que jamais, après tout, le soleil n'est pas si déplaisant !

-Je te demanderais bien où, mais tu vas répondre « Comme tu veux ». Alors allons où je veux !
-Je pensais avoir plus d'autorité !

Je m'étais interdit de faire allusion à mon ultime objectif en compagnie de Pours, de personnes douées de paroles et, plus particulièrement, de Candy. Malgré cela, je me borna à faire cette allusion à cette soif de pouvoir.  En réalité, j'avais parlé sans réfléchir, chose que j'évitais, maintenant, cette impulsivité m'ayant déjà poussée à tuer plusieurs personnes lors de mon arrivée.
Candy alla, effectivement, à l'ombre, suivie de ma personne. Nous étions maintenant juste à l'endroit auquel je pensais lorsque je parlais d'aller "à l'ombre".Après le silence du déplacement, je me décidai à relancer la conversation.

-Où as-tu trouvé un ruban si magnifique ? Que je sache où aller quand je voudrais t'offrir quelque chose en retours.

Je n'avais pu m'empêcher de me justifier, mais le sujet été lancé.

La jeune poupée avait rit à la dernière remarque de son amie. Oh si, elle avait de l’autorité, mais pas assez importante pour empêcher à Candy d’en faire à sa tête. Ce n’était qu’avec Cherry qu’elle agissait comme ça, qu’elle était aussi à l’aise. Avec quelqu’un d’autre, elle aurait insisté pour que la personne en question choisisse l’endroit qui lui plaît sans prendre en compte l’avis de la demoiselle. Avec Cherry, c’était différent. Et puis de toute façon, elles voulaient souvent aller aux mêmes endroits. C’était une sorte de connexion.

Les deux jeunes filles arrivaient à l’endroit choisi ; un parc. Tout à fait banal, me direz-vous, mais ce parc avait une certaine particularité. Il était assez grand, et l’une de ses frontières était une partie du Mur-même. Il n’était pas nécessaire d’être très près pour le voir, en fait, il y avait même un certain endroit où avec le recul et l’angle de vision, on pouvait voir par-dessus le Mur sans avoir besoin de s’installer juste à côté. C’était d’ailleurs là où s’installaient toujours les deux Pour. Candy se dirigea sans mal vers l’Arbre. Un grand et robuste arbre dont elles n’en savaient pas l’espèce –et qui s’en souciait ? C’était un arbre, c’était amplement suffisant- et dans lequel elles avaient chacune leur place définie. Cherry ne montait pas très haut et se positionnait du côté dirigé vers la zone Est et Candy montait une branche plus haut, de l’autre côté. Parfois les deux enfants observaient les Contre, se demandant comment il était possible de vivre ainsi, et pourquoi ils continuaient à vivre ainsi. Quoi de plus simple que d’approuver la Reine ? Mais non, ils s’obstinaient. Et d’autres fois, elles ignoraient cette partie d’Underground et parlaient tout simplement, comme elles allaient sûrement le faire aujourd’hui.

-Où as-tu trouvé un ruban si magnifique ? Que je sache où aller quand je voudrais t'offrir quelque chose en retour.

Candy ressortit un sourire angélique et répondit modestement.

-Oh tu n’as pas besoin de m’offrir quelque chose en retour, ça me fait plaisir !

Elle se demanda alors si indiquer tout de même le magasin serait une sorte d’incitation et de fausse-modestie. Car loin de là était son idée, elle voulait simplement donner une bonne adresse à une bonne amie. Elle ajouta tout de même, en essayant de bien le séparer, dans son intonation, de sa phrase précédente.

-C’est une petite boutique, mais ô combien splendide ! La vitrine est reconnaissable entre milles, elle est toujours décorée avec soin. J’achète principalement mes habits là-bas. Je ne sais pas qui est le créateur de ses merveilles, mais c’est quand tu vois ça que tu te dis qu’il y a des gens remarquables au Palais ! Elle est située … oh je ne sais plus le nom de la rue, je connais le chemin par cœur et je ne me fie plus qu’à ça … Je t’emmènerais plus tard !

Ainsi, à parler de ce qui lui plaisait avec tant d’enthousiasme, on retrouvait la jeune fille adorée et chouchoutée par la plupart des habitants de la zone Ouest. C’était une enfant, et quand elle agissait comme ça, on pensait forcément qu’elle était bien trop jeune pour prendre part au conflit.

Nous avions une très belle vue de l'arbre, malheureusement gâchée par la présence des Contres. Quand je serais reine, il n'y aura plus aucune trace d'eux, l'herbe redeviendras verte, le sol fertile, le mur seras raccourcis,  permettant ainsi le passage des deux coté, mais resteras en place par nostalgie. La reine d'après l'abattras si elle le veut, après tout.

-Oh tu n’as pas besoin de m’offrir quelque chose en retour, ça me fait plaisir ! C’est une petite boutique, mais ô combien splendide ! La vitrine est reconnaissable entre milles, elle est toujours décorée avec soin. J’achète principalement mes habits là-bas. Je ne sais pas qui est le créateur de ses merveilles, mais c’est quand tu vois ça que tu te dis qu’il y a des gens remarquables au Palais ! Elle est située … oh je ne sais plus le nom de la rue, je connais le chemin par cœur et je ne me fie plus qu’à ça … Je t’emmènerais plus tard !

La deuxième partie de sa réponse comportait une légère différence de ton, mais je n'y fis pas tellement attention, tout ce que je voulait, c'était passait du bon temps avec mon amie.

-J'ai hâtes d'y aller ! Tu pourras m'y emmener demain, le beau temps est maintenu toute la semaine, et je n'ais rien de prévu en ces temps radieux.

Ce n'était pas tout à fait vrais, je voulais passer ma journée à dormir demain, mais une sortie avec Candy ne pouvait être rapportée sous prétexte de sieste ! Mon regard se posa de nouveau sur la partie pauvre du mur. Comment pouvaient-ils vivre dans de tels conditions ? Je me le demandais à chaque fois. Heureusement que la beautée de la zone "Pours" m'avait attirée, sinon je ne serais qu'une misérables et, pire, jamais reine.

-Oh sans problème !

Candy se réjouissait à l’idée de cette sortie. Elle allait passer l’après-midi dans son lieu préféré avec sa meilleure amie, que demander de plus ? Et dire que certaines personnes s’embêtaient à étudier ! Bah, qu’ils fassent ce qu’ils veulent ! Cancy préférait largement s’occuper autrement et ne fréquentait pas réellement ce genre de personne. Les personnes de son âge restaient des connaissances et ne devenaient jamais des proches.

-Mais je ne pourrais pas sortir aussi tôt qu’aujourd’hui, je dois travailler demain matin. Je passerais te prendre chez toi dès que j’aurais terminé, si tu veux !

La jeune fille était réellement impatiente et elle savait qu’elle n’arriverait pas à se concentrer le lendemain matin. Ce qui tombait assez mal puisque sa collègue serait absente, mais elle savait que son chef ne lui en tiendrait pas rigueur. En effet, c’était généralement une travailleuse enjouée et zélée, elle pouvait se permettre de se relâcher une journée. La petite poupée souriait en pensant à la journée à venir quand elle entendue du bruit qui la sortit de sa rêverie. C’était faible, mais avec son expérience, cela intrigua assez Candy pour que ses sens soient à l’affût. Elle observa les feuillages près du mur, écouta plus attentivement les moindres sons qui parvenaient à ses oreilles et renifla légèrement l’air. Après cet examen qui dura quelques secondes, elle grimaça en songeant à sa conclusion ; il y avait un Contre pas loin. Non pas derrière le mur, mais de l’autre côté, de leur côté. Un imbécile qui avait pensé pouvoir enter chez elles. Ces personnes agaçaient Candy. Elle repéra facilement le buisson où le misérable s’était provisoirement caché. Il avait l’air d’attendre un peu avant de sortir de sa cachette alors que la zone dans laquelle il se trouvait était vide. Il n’y avait personne près du mur, et le parc dans son ensemble n’était pas très peuplé aujourd’hui. La jeune fille jeta un œil sur son amie qui la regardait. Elles n’avaient pas besoin de mots pour se comprendre ; pour le moment autant profiter de cette belle journée, mais sitôt que le jeune homme sera sortit de son terrier, elles le pourchasseraient.

-Mais je ne pourrais pas sortir aussi tôt qu’aujourd’hui, je dois travailler demain matin. Je passerais te prendre chez toi dès que j’aurais terminé, si tu veux !
-Cela me convient parfaitement ! Mais n'hésite pas à insister, il se pourrait que je dorme encore…

En réalité, j'étais ennuyé par ça. Ne pouvait-elle pas ne pas travailler demain ? J'aurais préféré passer ma journée entière avec elle plutôt qu'en passer une partie avec les autres Pours. Ils sont sympathiques mais trouvent toujours un lien entre le sujet et la reine, ce qui m'ennui. Effectivement, je pourrais dormir, mais ça me gênerait énormément d'être endormi lorsqu'elle arriverait ! Candy se fichait de ça, elle trouvait même ça amusant, mais je ne pouvais m'empêcher de penser à ça. Et si j'oubliais ? Impossible, ce n'était pas dans mes habitudes d'oublier une sortie avec Candy. D'ailleurs, son sourire enfantin et si communiactif avait disparu et elle bougeait. Elle ne remuait que très légèrement mais suffisamment pour être remarqué. Qu'est-ce qu'elle pouvait épier ? Ca se faufilait dans un buisson non loin du mur. Elle reniflait l'air et afficha un air convaincu et agacé. J'en déduis que c'était un Contre. Pourquoi fallait-il toujours qu'ils troublent notre tranquillité ? Malheureusement, il s'était caché. Je regardais de nouveau Candy lorsqu'elle tourna la tête en ma direction. Le soleil brillait encore, pourquoi ne pas poursuivre notre conversation ? Je gardais un œil sur les arbustes alors que je reprenais

-Et tout tes vêtements viennent de cette boutique ?

Candy eu juste le temps de répondre avant que le Contre ne sorte de sa cachette. Je descendais en première de l'arbre, me laissant tomber de ma branche, puis me précipita en direction de la végétation maintenant abandonnée. La proie, se sentant visée, commença à s'enfuir alors que ma co-équipière courait de manière à l'intercepter avant la fin du mur. Je me redirigeais de manière à arriver par derrière tandis que la jeune fille blonde arriverait par le coté. Le poursuivi s'essoufflait et ralentissait, l'écart entre lui et Candy reprécisait petit à petit. J'arrivais alors que cet écart était nul depuis quelques secondes déjà.